ON TESTA UNE LAME DROITE POSÉE SUR LE COU D'UNE SORCIÈRE ET QU'ON ENFONÇAIT À COUPS DE MAILLETS. L'EFFET FUT CONCLUENT MAIS LENT. |
Et, pour en revenir à la guillotine, on avait vu des têtes coupées tombées dans le même panier, s’insultant les unes les autres ou se mordant. Des divergences politiques, religieuses ou idéologiques perdurant même après le décès. On découvrit alors qu'on pouvait même converser avec une de ces têtes et, si on parvenait à le faire assez longtemps, alors elle révélait probablement des secrets.
On disait jadis que des condamnés décapités à la hache pouvaient obéir aux ordres de leur bourreau. Car si l’incision était bien faite, le condamné mettait un certain temps à s’apercevoir de sa propre mort.
Ou, la phrase précédente étant grammaticalement exacte mais d'une logique insuffisante, il arrivait un moment où le décapité ne sentait plus rien et ne bougeait plus. Ou n'en avait plus vraiment envie. C'était alors aux autres à conclure quelque chose au sujet de l'exactitude de son décès en disant quelques mots à ce sujet.
C'était dans l'intervalle d'incertitude entre la vie et la presque mort, qu'un esprit puissant réussirait à le convaincre de participer au progrès.
Et dès la plus grande antiquité, on découvrit que l'on pouvait aussi se servir de ce corps sans tête. Comme on s'était servi de sa tête sans son corps. Car, comme on l’a dit, il n’était pas au courant de sa mort. Comme il arrive pour le gens surpris. Mais ce phénomêne dure alors moins longtemps. Il y avait mieux car ce corps sans tête était dépourvu de la faculté de penser. Ou de contredire. Il pouvait donc être dirigé comme un chien ou un outil.
Et ce corps sans tête pouvait vivre un certain temps et même marcher. Mais il fallait un don particulier que tous n’avaient pas. Ainsi une intéressante coutume voulait que le bourreau attache le corps du supplicié par une corde à sa taille, corde qu'il tenait à la main par l'autre bout. Et l’amène dans la propriété de celui-ci. Et le bourreau le faisant marcher et arpenter ses champs, droit devant, devenant ainsi le propriétaire de tout ce qu’il aura pu marcher avant de s’effondrer.
Mais il fallait faire vite car l’autonomie cardiaque était de longueur variable. On parlait de 20 minutes à 90 minutes. Donc le condamné était amené dans son domaine avec une charrette pour le ménager et ce n’est que sur place qu’on le mettait à pied.
Mais cette intéressante coutume s’est perdue et, à la place, ce fut l’Église et l’État qui expropriaient les biens de certains condamnés. Le malheureux bourreau devant se contenter pour son effort de son salaire par tête. Et il devait payer ses aides et ses instruments. On ne peut donc que le plaindre. Car la vie est souvent injuste.